Si j’avais su j’aurais pas venu
Hier on nous a enfermé toute la journée dans un hôtel 5 étoiles du genre ‘tout n’est qu’ordre et beauté, luxe calme et volupté’. C’était ma première réunion de chef avec tous les chefs de la boite. Autant vous dire que parmi tout ce beau monde je n’étais que petit chef parmi les grands.
Ce cadre idyllique était bien sûr une façon subtile pour nous cirer les pompes car le contenu de cette réunion laissait à désirer.
Ils nous annonçaient par exemple qu’à partir d’un certain grade (dont je suis encore loin) tout le monde aurait le droit à une voiture de fonction du genre allemande et plutôt chère. Une demi heure de débat pour négocier la part que payait la société et celle que paye l’employé car ils semblaient ne pas apprécier le 75/25. Autre grande question métaphysique : si on avait envie d’une voiture qui coutait plus cher que le seuil fixé, qui paierait la différence ? J’ai d’ailleurs appris que les dites voitures devenaient la propriété des employés au bout de 5ans.
Un peu larguée parmi ce beau monde, j’ai levé la main pour demander au DG quand serait réévalué le remboursement kilométrique des employés qui n’avaient pas le droit aux voitures de fonction et qui mettaient leur propre voiture au service de la boite, ce remboursement n’ayant pas changé depuis 1992. J’ai supposé qu’ils n’avaient pas remarqué que le prix du pétrole avait légèrement bougé depuis.
Je suis sortie de là un peu abasourdie. Je ne pensais pas que nos décideurs étaient à ce point déconnectés de la réalité.