Une nuit en enfer
- Pousse-toi Ours, tu me tiens trop chaud, laisse-moi dormir.
J’entrouvre les yeux et regarde autour de moi. C’est quoi cette lumière ? C’est quoi cette chaleur ? Quoi, mon réveil n’a pas sonné ? Il doit être au moins midi. Coup d’œil sur mon portable. Je m’écroule, assommée. Il est 6h du mat.
Je meurs de soif. Je cherche ma bouteille à tâtons. Cette lumière me fait mal aux yeux. Qui a osé ouvrir mes volets ? Je me lève pour les refermer. Je n’ai certes pas mes lunettes sur le nez mais impossible de ne pas remarquer toutes les serviettes de bain jonchant le sol de ma chambre. 1,2…5 je me suis levée cinq fois dans la nuit pour aller me doucher. Je me rappelle maintenant. Je sors de la douche dégoulinante et je ne sais plus vraiment si c’est de l’eau que je suis en train d’éponger ou ma transpiration. Mes draps sont mouillées, mon oreiller est mouillé, mes cheveux sont trempés…je me liquéfie. Je trébuche sur une bouteille d’eau vide. Voilà ce que j’ai fait toute la nuit : j’ai bu de l’eau et j’ai assisté en direct à sa dispersion dans mon corps desséché, trop fatigué pour pouvoir la retenir et son évacuation par chacun de mes pores.
‘Les températures ce matin varieront entre 42 et 47°’…j’ai rarement été aussi contente de venir au travail, j’aime mon bureau, j’adore la clim de mon bureau.