SWOT 2 : Ma petite entreprise

Toujours dans le cadre de la grande réforme de moi-même, entrons tout de suite dans le vif des sujets qui fâchent : ma maison d’édition.
Bref rappel des faits : pour ceux qui s’en souviendraient encore, le sujet initial de ce blog (d’où son titre) était de relater mes périples pour créer ma maison d’édition de livres d’art…deux ans plus tard…Aoutch !

FORCES :
- Je veux ce projet
- Je connais assez le monde l’édition dans ce pays mais il me manquait l’expérience du monde du travail. Je pense qu’en matière de management (budget, projet, commercialisation…) je suis à la bonne école
- J’ai réussi à m’entourer d’une équipe solide (graphiste, photographe, imprimeur, financier)
- Le peu de temps que je passe dessus, je prends mon pied grave !

FAIBLESSES :
- Manque de volonté
- Grande irrégularité
- Très grand conflit avec mon père qui a fait que pendant très longtemps je ne pouvais regarder ce projet sans avoir la nausée
- Volet commercial bancal
- Le projet n’étant pas viable au départ, je vais devoir le faire en parallèle de mon job actuel
- J’ai peur

OPPORTUNITES :
- Un mode de vie sain, qui correspond à l’unique ambition de ma vie
- Verrouillage du marché imparable (le poste photo étant le plus coûteux dans ce genre de livres, j’ai la possibilité – les archives paternelles se comptant en dizaines de milliers- d’élaborer des maquettes toute seule dans mon coin et recommencer si ça ne va pas)
- Etre libre et faire quelque chose d’utile

MENACES :
- Moi-même

NB : Je ne pensais pas que ce SWOT serait aussi difficile à élaborer. Ce ne sont que quelques lignes mais vous n’avez pas idée combien regarder la réalité de mon échec en face me terrorise. C’est tellement plus facile de faire comme si de rien n’était.

Comments

[MissInes]

Le conseiller> C'est plus facile à dire qu'à faire. La je tatonne encore le terrain en me demandant où je vais bien pouvoir la poser cette fichue pierre

[Le conseiller]

Bon maintenant il reste plus qu'as te lancer, met la première pierre

[Guillaume]

J’ai lu avec intérêt ton SWOT …

Sur le plan formel :
Je sais qu’il s’agit plus d’un exercice de style que d’une réelle analyse stratégique. Mais permet moi quand même de te dire, que mon cœur de (jeune) prof de stratégie souffre en voyant ce SWOT. Allez, comme mes étudiants, je vois que tu as du mal à te faire à l’idée que les opportunités et les menaces appartiennent au diagnostic externe … ton mode de vie, ta liberté, et toi-même ne peuvent bien évidemment pas en faire partie.

Sur le fond :
Tu as eu du mal à faire ce SWOT … et je l’imagine aisément. Pas parce qu’il s’agit de « la réalité de ton échec ». Non. Ce n’est pas un échec. Tu n’as pas encore franchi l’enceinte du stade. Personne ne peut dire aujourd’hui si ce sera Austerlitz ou Waterloo. C’est peut-être pour cela, que ton livre n’est pas encore sorti…
Tu as eu du mal à faire ce SWOT … eh bien, je me permet de t’en proposer un. Un regard extérieur peut t’être profitable … ou pas. Je ne suis pas dans le quotidien du projet. C’est à la fois la force et la faiblesse de l’analyse qui va suivre :

FORCES :
Compétences managériales de l’entrepreneur
Capital social de l’entrepreneur
Compétences techniques (graphiste, imprimeur, etc.)

FAIBLESSES :
Disponibilité de l’entrepreneur
Gouvernance du projet

OPPORTUNITES et MENACES :
Je connais trop mal l’environnement du projet pour me prononcer.

ANALYSE DU PROJET :
L’essentiel apparaît dans la façon dont tu as rempli ton SWOT, et c’est pourquoi l’avoir fait est précieux :
- « Le projet n’étant pas viable au départ, je vais devoir le faire en parallèle de mon job actuel » : c’est bien évidemment une question d’ambition et d’ampleur du projet. C’est une option légitime. Il ne me paraît cependant pas très crédible que tu puisses faire beaucoup plus qu’un livre par an en parallèle de ton job actuel (à moins qu’en gravissant les échelons, tu abandonnes du même coup les tâches chronophages …). L’opportunité de monter toute la structure d’une maison d’édition est alors à réfléchir. Il est possible d’éditer un ouvrage sans monter une société (comptabilité, déclarations diverses, risque commercial, etc.) : c’est le principe du packageur. Du coup, il me semble que s’embarquer dans l’aventure de l’indépendance se conçoit mieux pour un volume d’activité plus important.
- « j’ai la possibilité – les archives paternelles se comptant en dizaines de milliers- d’élaborer des maquettes toute seule dans mon coin et recommencer si ça ne va pas ». Je crois qu’il y a un problème de cordon ombilical à couper. Dans ta façon de raisonner, tu sembles concevoir d’exploiter (éternellement ?) le stock photographique paternel. C’est un actif précieux, mais ce n’est pas, me semble-t-il la vocation d’un éditeur indépendant ... il s’agirait plutôt là du département "édition" de l’entreprise paternelle. Un peu comme ta sœur avec ses projets multimédia. Je crois que là-dessus tu as évolué d’ailleurs : dans les premiers temps, tu semblais présenter cette collaboration comme quelque chose qui aurait pu ou non se produire, mais qui n’était pas nécessairement amené à se reproduire.
Voila, pour ce soir ...

Si tu veux en discuter, n’hésite pas … je regrette de t’avoir raté sur Paris ces derniers jours.
Bises.

[Fofy]

Le tout c'est de le vouloir et d'y croire. Et puis un projet aussi important ça ne s'improvise pas non plus... donc, continue de le murir petit à petit au gré du temps et de ta volonté de t'y consacrer et surtout en fonction des forces que tu as à y mettre, et puis un jour, quand tu seras vraiment prête, tu sauras qu'il est temps de le lancer et qu'il prenne enfin vie.

[jez']

c'est juste un com pour que le pseudo "jez'" s'enregistre à la place de MissInJez
Si vous comprenez pas, c'est pas grave !