Black or white
J’ai toujours cru que j’avais une assez forte personnalité pour résister à la pression sociale, agir seule contre tous et garder la tête haute…mais je n’ai pas pu. J’ai cédé à la tentation.
‘Tu te douches à la Javel ?’, ‘T’habitais pas au bord de l’eau ?’, ‘Tu vas te marier cet été ?’, ‘T’étais pas partie en vacances ? (pouce ! j’étais en vacances à Paris avec Doudoune et Parapluie)…Zut j’aime pas aller à la plage. Le sable ça colle, l’eau c’est froid, le sel ça gratte.
Je ne sais pas ce qui m’a fait changer d’avis : 10 jours d’enfermement au bureau, profitant de la fraîcheur de la clim ? Toutes ces nanas qui exhibaient leur hâle parfait comme un trophée, résultat d’un long travail acharné fait d’huile bronzante et de technique de la crêpe ultra au point ? Et moi à côté j’avais l’air de Casper le gentil fantôme. Peut-être la voix de mon petit cousin qui hantait ma mauvaise conscience ‘Dady, quand c’est que tu vas venir me voir faire des plongeons dans les vagues, j’y arrive maintenant, promis juré’.
Ce dimanche donc, réveil en fanfare par mon petit cousin ‘On chante Bob l’éponge carrée ?’ On prépare le pique-nique sans oublier l’élément de base du couffin de plage : le maïs grillé (s’il n’y en avait pas, je n’aurais pas bougé de mon lit). Nous vérifions notre paquetage avant le grand départ pour l’aventure (la plage est à 4km) : crème solaire, journal idiot qui va me révéler si je suis enfin prête pour l’amour cet été, sandwich slata michouia (Ex blonde, à ta santé !), thermos de thé, glibettes et cacahuète…
La mission initiale était de parfaire mon bronzage que je pourrai à mon tour montrer fièrement (tu parles ! Je vais avoir l’air d’une écrevisse pendant 3 jours puis des taches de rousseur vont envahir ma peau à la vitesse d’une bonne varicelle).
J’ai très vite oublié mon objectif ainsi que le 2 que je dois mettre quand je dis mon âge pour vite reprendre les vieux réflexes. On a joué aux Cowboys et aux indiens en se peignant à la crème solaire, on a fait des plongeons sur mes épaules (Aïe !), on s’est touché les pieds sous l’eau, on a fait un château de sable en ruine (2 tours et un seul mur, trop la flemme de continuer, mais avec des douves quand même) qu’on a catapulté avec des boules, on s’est jeté sur tous les grands de la famille qui osaient rentrer dans l’eau ‘A l’abordage !’, on a fait des vagues, tapé des pieds, cherché Bob l’éponge au fond de l’eau avec des lunettes magiques…
Je dois cette magnifique journée à mes deux compagnons, Mina et Didi, 6 et 3 ans. Les monstres, je vous aime tellement que si vous n’existiez pas je devrais vous inventer !